Animitas 500CM

Animita, Xomin Sourgens

L’Animita (petite âme en chilien) est un temple fabriqué en hommage aux personnes disparues de façon tragique, inespéré.
Le therme proviendrait de “Animita” (air, aliento, âme) et du suffixe “ita” utilisé couramment au Chili comme diminutif qualifiant un objet ou sujet de caractère inofensif et petit.

Silencieuses, les petites silhouettes des animitas constituent une présence habituelle dans le paysage culturel chilien.
Un être mort violemment (accident de la route, assassinat…) voit son âme piégée à tout jamais à l’endroit même du décés. Aussi les proches lui construisent un refuge afin qu’elle puisse s’y abriter.

Lorsqu’il s’agit d’un accident de la route, l’animita est placée au bord de la route, ce qui permet d’ancréer l’âme errante sur le site exact du décés.
L’animita devient alors le nouveau corps de l’âme dans lequel elle peut se réfugier, se reposer.

C’est dans la proche période du décés de la personne que s’érige l’animita. On peut dire que la construction et l’installation font partie intégrante du processus de deuil.
Le culte des animitas est un phénomène populaire présent dans tout le Chili, du nord au sud.
Elles sont fabriquées la plupart du temps de façon modeste pour rendre hommage, se souvenir et par peur que l’âme errante du défunt vienne “gèner” les personnes qui vivent dans le secteur.

Elles sont personnalisées, décorées à l’aide d’objets ayant appartenus au défunt. Les visites et les offrandes sont réalisées initialement par la famille et les proches. Certains voyagent les fins de semaine,, en fin d’après midi ou le soir pour un temps de recueillement, allumer des bougies, ou lui demander une faveur et ce même si la personne ne connaissait pas la victime.

Les chiliens portent un profond respect à ces autels.

Ces petites architectures sont dressées au bord des routes de façon illégale, mais leur force évocatrice est si puissante que le gouvernement se refuse à les retirer. Ces mausolées sont une appropriation populaire de l’espace public à des fins privées mais dans un objectif commun et respecté de tous.

C’est une évidence que la perception de ces petits monuments laissent une trace profonde dans les mémoire. Les animitas figent dans le mémoire une determinante prédisposition graphique.

L’origine des animitas remonte au moment ou les peuples originaire ont du accepter l’imposition des coutumes espagnoles au début de la colonisation: destruction des bases culturelles et l’élimination des pratiques indigènes vu que les espagnols refusaient toute autre expérience religieuses qui n’étaient pas chrétienne.

Claudia Lira dans son libre “el rumor de las casitas vacias” signale le mélange entre traditions catholiques venant d’Espagne comme par exemple le culte des saints, la croix et les habitudes de dévotion aux “antepasados” caractéristique du peuple indigéne. Les morts prennent soin de la famille et de leurs proches; ils font partie active de la communauté. Les vivants doivent se rappeler d’eux et les vénérer.